Quoi qu’on fasse, une journée
ne compte que vingt-quatre heures.
Les quatrains suivants s’en accommodent,
tous écrits en vingt-quatre mots.
ne compte que vingt-quatre heures.
Les quatrains suivants s’en accommodent,
tous écrits en vingt-quatre mots.
Au jardin, le 01/07/24 à 13h10
Un ciel couvert et du vent,
un soleil qui chauffe un peu
puis s’éteint sous un nuage :
l’été se fait porter pâle.
puis s’éteint sous un nuage :
l’été se fait porter pâle.
La Fontaine (Chaufour), le 02/07/24 à 15h07
Je cisaille le long des lices
du cirse commun, ces chardons géants
qui tombent au sol avec lenteur
sous l’œil indifférent des chevaux.
Dans la cuisine, le 03/07/24 à 14h03
À mon oreille droite, le bruit
blanc de la maison qui vit,
à mon oreille gauche, les sons
du dehors. Le silence en stéréo.
Au jardin, le 04/07/24 à 15h29
Allongé sur l’herbe au soleil,
malgré le calme et la quiétude,
les yeux fermés à contre-jour,
sous mes paupières, je vois rouge.
Au jardin, le 05/07/24 à 9h25
Je fais le tour des plantes
pour voir si elles vont bien,
pour voir si je vais bien
rien qu’à les regarder pousser.
Le Cellier (place du village), le 07/07/24 à 12h42
Au déjeuner, V. et moi mangeons
des prunes achetées à l’épicerie.
Elles ne sont pas aussi bonnes
que les sauvages cueillies en chemin.
Camping l’Orée des Boires (Orée d’Anjou), le 08/07/24 à 7h58
Se réveiller au son des gouttes
de pluie sur la tente igloo.
S’en inquiéter d’abord puis
se rendormir au son des gouttes.
Boulangerie de Coulans, le 11/07/24 à 11h33
Deux enfants demandent à un monsieur
comment s’appelle son vieux chien,
un grand labrador à poils noirs.
« Il s’appelle Fantômas, vous connaissez ? »
Bois de Coulans, le 13/07/24 à 16h23
En plein soleil, à l’orée
du bois, les mûres précoces ont
un goût vieilli de vin rouge.
Un avant-goût d’été finissant.
Au jardin, le 14/07/24 à 20h42
En s’éloignant du soleil couchant,
une mongolfière survole la ferme abandonnée.
Le gaz des brûleurs souffle bruyamment,
comme un cheval qui s’émouche.
Dans la salle de bain, le 15/07/24 à 15h20
Minutieusement, à la pince à épiler,
je retire mes premiers poils blancs
– cinq – de ma barbe d’été.
C’est une vieillesse toute neuve.
Au jardin, le 16/07/24 à 12h10
Semer des noyaux de prunier sauvage
encore humides et glissants de chair
en les propulsant au hasard, pressés
entre le pouce et l’index.
Jardin des Plantes (Le Mans), le 21/07/24 à 16h42
Un châtaignier, des parasols, une guinguette
aux chaises rouges Miko, des passants
qui s’arrêtent acheter une glace.
Tous grands-parents ou petits-enfants.
Allée de Courteille, le 22/07/24 à 18h28
Sous un noyer au feuillage ajouré
on s’abrite d’une averse
qui fait ressortir le parfum électrique
des pierres sèches tachées de gouttes.
Dans la cuisine, le 23/07/24 à 12h11
Entre le poivrier et la cafetière,
sur un fond de musique Renaissance,
on joue une partie de Yam
en vitesse avant d’aller travailler.
Fresnay-sur-Sarthe, le 25/07/24 à 8h08
Réveillé au chant soudain des oiseaux,
portières ouvertes, dans le coffre aménagé
de la voiture. Le matelas attendait
cet instant pour paraître enfin confortable.
de la voiture. Le matelas attendait
cet instant pour paraître enfin confortable.
Au lit, le 27/07/24 à 00h21
Dormir demande encore trop d’effort.
Il faut croire que je préfère
rêvasser que rêver, somnoler que sommeiller.
Songeur, loin du pays des songes.
Rue de la Fuye (Laval), le 28/07/24 à 16h26
Chez les voisins, derrière les forsythias,
deux gamins shootent dans un ballon.
« J’arrive à dix-mille jongles. »
dit l’un. Ennui d’été.
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