— Viens.
—
Non.
—
Suis-moi.
—
Jamais.
—
Je t’offrirai, bel ange,
Un palais magnifique aux murs d’or et
d’argent.
Tu dormiras en paix, bercé par la
mésange.
Prends ma bague enchantée.
— Qui que
tu sois, va-t-en.
— Mets l’anneau à ton doigt ; il
te rendra furtif.
Tiens, essaie-le au moins.
—
Ne me prends pas la main !
— J’aspire à ton bonheur. Viens, ne
sois pas craintif.
Dans un cours d’eau limpide où tu
prendras ton bain
Tu tendras un filet merveilleux dans lequel
Des bancs de poissons ravissants se
feront prendre.
— Je me méfie de toi, de ton regard
cruel.
— Des fées t’enlaceront de leurs bras
d’un air tendre.
— Tu n’es qu’un imposteur !
—
Ton front sera couvert
De fleurs tressées ensemble en couronne
éclatante.
— Tu mens.
—
Pense à leurs cheveux ondoyants dans l’air.
— Tes fées n’ont pas les yeux bleus de
ma mère aimante.
— Tu règneras. Tes sujets t’obéiront.
Quand
Tu voudras un carrosse en neige
éternelle ou
Un cerf-volant caché dans la lune aussi
grand
Que la tour d’un château ; tu
l’auras.
— Rien du
tout !
Je n’en veux pas !
— Écoute…
— Assez, mauvais
esprit !
— Tu t’en repentiras…
— Lâchez-moi !
—
Oh ! Tu as tort,
Tu vas grincer des dents !
— Ah ! On m’étrangle !
Un cri
Poignant retentit dans le lointain : « Maldoror ! »
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