Le cœur plein comme un dépotoir,
Tu te tues au travail. Le soir,
Ton eczéma t’irrite encore
Sans t’alarmer, sans te surprendre.
Le matin, levé à l’aurore,
Amer, tu broies déjà du noir,
Rêvant de t’en prendre au pouvoir
Que tu maudis, et qui t’ignore
Sans s’alarmer, sans te surprendre.
Tu pourrais tout réduire en cendres :
Ton joli jardin, ta maison
Quand, passée ta journée, tu rentres
Et t’aperçois, la boule au ventre,
Que tu t’y fais, à ta prison.
(*Le sonnet irrationnel est une forme fixe inventée par le poète Jacques Bens. Comme le sonnet classique, il se compose de quatorze vers mais répartis en strophes de respectivement 3, 1, 4, 1 et 5 vers, soit les premiers chiffres du nombre pi (π), qualifié de nombre "irrationnel" par les mathématiciens, d'où l'adjectif de ce sonnet. CQFD)
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