lundi 20 mai 2024

La dernière heure (I,10)



N’entrez pas. Reculez. Seul sur mon lit de mort
J’attends ma dernière heure.
Je veux que mon trépas soit total. C’est mon sort.
Éloignez-vous : je meurs.

C’est l’hiver. Il fait nuit. Mon agonie commence.
Le vent à l’aile osseuse
D’un coup vif me saisit et dans les airs me lance
Vers la grue voyageuse,

Le corbeau, le pélican, le canard, surpris
De me voir parmi eux
Défier les lois de la nature avec mépris.
Enfin je vole ! Adieu !

Hélas, l’humanité m’a vu monter au ciel.
Je crains sa perfidie.
Vents, portez-moi dans vos courants ascensionnels.
Trop tard. Mon corps tiédit,

Mon cœur bat, je respire. Ah ! horreur ! Je revis !
Rhinolophe ! Au secours !
Bois mon sang, vite, accours !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Dans un bosquet, haïku (II,7)

Là, dans un bosquet, Entouré d’herbe et de fleurs, Dort l’hermaphrodite.