Au musée parisien de la faune empaillée,
je me tenais tranquille un micro à la main
pour capter tous les sons des visiteurs : gamins
surexcités, parents et foule émerveillée
devant ces collections de corps dépareillés
couverts de cuir, de poils, de plumage et de crin.
« Interdit de toucher » fait tout bas le gardien
aux enfants turbulents : « faut pas les réveiller ! »
Près de la chouette Harfang quelqu’un dit : « C’est Hedwige ! »
« Non, on ne descend pas » dit un père à sa fille.
« En tout cas, on descend du chimpanzé » me dis-je,
en fixant la savane au parquet de sapin
des animaux discrets, qui n’ont plus peur quand vrillent
leurs tympans sourds aux cris d’homo sapiens sapiens.
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