lundi 6 décembre 2021

Le Parc, reverdie


À mon père                
  
Le jardin aussi a ses nervures             de verdure
Des morceaux de courbes éclatés dans le gazon
Entre deux quartiers de ciment frais
Ces grands arbres ont fait office de piliers
Ils sont les toits           les édifices
Des parcs où leurs souches se crispent
Des esquisses de saisons dans les branches
Et par terre      plantes grasses aux feuilles bien léchées
Aux fleurs vivaces
Les buissons de ronces ont perdu le chemin de leurs tiges
Ils n'en vont pas moins en eux-mêmes
 
Un saule pleureur a froncé le sourcil dans l'étang
Plus loin sa racine monte à la surface
Prendre un peu d'air     à la manière     d'un mammifère marin
Des papillons de chou                        semés à la volée

Dont pas un seul encore n'est retombé

Et les carpes grasses ont dérougi         couleur mie de pain
Dans leur bassin vert
Vert d'avoir réfléchi trop longtemps
Les aiguilles du grand pin
Dont les rameaux grattent jusqu'au sang
Le tronc des peupliers en croûtes
 
L'air de la ville alourdi de pollen
Monte en graines sur le mur d'un cabanon
Flore intestinale urbaine
De pissenlits sales et de liserons
 
Mais l'odeur d'eau figée
Des pâquerettes inodores
A libéré le cri du geai
Qui se rengorge sur la cime du sapin


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