lundi 1 novembre 2021

La Foule, vers mêlés

 


Fruit grenu d'hommes ou semence
D'une échelle urbaine aux barreaux
Colorés de mouvements brusques
L'affluence est une sensation pleine où piétine
Au centuple
Un grand troupeau dressé tout seul

La multitude anime un peuple de voyeurs
Qui se délite en allées et venues
Par vagues concentriques
Et l'incorpore sans prévoyance

Canaliser d'impeccables désordres aux flux variables
Dans un ronron erratique
Suffisamment pourvu d'affiches
pour avaler l’œil
L'effervescence guidée par les néons
Sur des rails convergents
Aux impressions signalétiques

La flopée se contente d'épaules
Les mêmes idées dans d'autres jambes
Et la norme est sa cadence

Décélérer les corps
Augmenter l'attirance
Dedans l'agitation de silhouettes

Tant de dos cachent autant d'êtres
Rien n'arrête une foule et tout peut l'attirer
En appuyant aux portes elle pousse sur ses hommes
Colle et décolle ce qui va ce qui vient de la vitrine aux vivants
Et puis l'engouffre dans une santé si large
Que c'est un monstre de piliers cette cohue

L'indéfini s'agence autour des formes froides
Bloc malgré tout
Pour grand public
En dépit des directions à prendre
La marche n'est rien
Quand il s'agit de fouler
Pour propager de tête en tête une étape à chaque échoppe
Et dans la confusion pas un écart de conduite

Tous les visages maculés par translation

Rien ne chôme
A la dérobée
Si tout est crochu

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