dimanche 23 février 2025

Sans question-réponse





– Avez-vous quelques minutes à m’accorder ?
– Je suis désolé, je n’ai pas de monnaie…
– Comment avez-vous trouvé votre dernier passage en caisse ?
– Annuler.
– Souhaitez-vous télécharger la mise à jour ?
– Je ne peux pas vous répondre, je suis pressé.
– Désirez-vous un reçu ?
– Me le rappeler plus tard.
– T’as pas une pièce ?
– Oui, je veux bien.
– Enregistrer le document ?
– Très satisfaisant.

– Et avec ceci ?
– Ce sera tout, merci.


dimanche 16 février 2025

L'Imagier (2/4)

 Lien vers L'Imagier (1/4)
 
 

Tapie dans les fourrés, la nuit
Se nourrit de tout ce qui luit.

 

 


Comme une ombre en lévitation
Dans un cratère en éruption.

 

 Lien vers L'Imagier (3/4)

dimanche 9 février 2025

Ruminations

 


Ce monde est fait d’horreur épuisée d’être
Au monde horrifié de faits fatigués
Immonde affreux épuisé affaibli
Qui va de défaite en défaite un monde
Qui part en guerre et puis se perd hagard
Dans l’ombre et va d’erreur en erreur mort
De peur de froid de chaud d’effroi de perte
Immonde affreuse agrandie par l’horreur
Ce monde épuisé d’horreur est peut-être
Un enfer qui gronde et creuse effréné

Au fond du monde atterré terre à terre
Ce monde est inondé d’horreurs d’erreurs
Pas d’objection personne on continue
Sans rejet sans sursaut c’est fait c’est là
Et on creuse encore un peu plus profond
Ce puits sans nom d’erreur faite et refaite
Ce vieux monde a en horreur sa fatigue
Son horreur fatiguée par tant de monde
Dénombrer des peurs débordées de nombres
Sonder le puits sans fond comblé d’horreurs

Ce monde immonde imaginaire est vrai
Ce monde imaginaire immonde est faux
C’est vrai ce monde immonde imaginaire
Est faux c’est vrai ce monde est faux c’est vrai
Il est là ni vrai ni faux c’est un fait. 



dimanche 2 février 2025

Pauvrette, ritournelle (II,5)




Tu ne me verras plus
fillette
Passer dans ta ruelle
pauvrette.

Tu ne me suivras plus
fillette.
Quand j’allais en balade

Tu marchais devant moi
pauvrette
Tu me barrais la route.

Tu me demandais l’heure
fillette
À moi qui sors sans montre.

Quand tu m’as approché
pauvrette
Ta maman t’a giflée.

Ne reviens plus vers moi
fillette
Tes yeux sont tout gonflés.

Pars. Je t’en prie, va-t’en,
pauvrette.
Autrement je pourrais

Essorer tes longs bras
fillette.
Oui, je peux… je pourrais

Te pétrir la cervelle
pauvrette.
Oui, je peux… je pourrais

T’envoyer balader
fillette
En usant de ma fronde

Qui t’enverrait au loin
pauvrette
Oui, je peux… je pourrais

Raccommoder tes yeux
fillette
Pour qu’enfin tu me fuies

peut-être. 
 
 
 

Une heure à tuer

      — Voilà comment ça s’est passé. C’était hier après-midi, je remontais la grande rue marchande. Je ne faisais rien de précis. Je flânai...