lundi 22 avril 2024

Vieil océan, ballade (I,9)




À Kevin Saliou                                            


Vieil océan de cristal bleu,
Hématome azuré du monde
Marquant la peau des fonds sableux
Quand ton œil humecté s’inonde.
Égal à toi-même et placide,
Tu n’as pas le tempérament
Bête et changeant de l’homme avide.
Je te salue vieil océan.

Vieil océan, dis-moi des deux
Laquelle âme est la plus profonde ?
Celle humaine, au cœur mystérieux,
Ou la tienne, inconnue des sondes
Dont le plomb n’atteint que le vide ?
Je sais que ton abîme est grand
Mais l’homme en rien n’est translucide.
Je te salue vieil océan.

Vieil océan, aventureux
Sont les vaisseaux qui vagabondent
En mer pour trouver plus fort qu’eux
Sur la houle où tes éclairs grondent.
Le cerveau humain est splendide
Mais l’homme est nain et toi, géant,
Dans tes rouleaux tu le liquides.
Je te salue vieil océan.

Prince, océan aux eaux livides,
Sous toi l’enfer est-il béant ?
Réponds. L’air songeur et morbide,
Je te salue vieil océan.


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