lundi 9 mai 2022

La Gare, odelette

 
À ma sœur, Alice
 
La gare est un cadran de trains bien aiguillés
Où toute horloge entraîne un va et vient de lignes
Sur un réseau de rails. L’acier mouvant des rames,
Sans charbon ni vapeur, joue sous les caténaires.
 Points, stations, raccourcis, tissu d’intersections.
Aux échangeurs les rails ont recroisé le fer.
Orage aigu des freins aux abords des quais pleins
D’humains massés à la descente, à la montée :
Quand tous ont leur place assise au siège assigné,
Leur pied reste à la gare et l’autre au loin se pose.
 
Correspondance, entracte, interlude au départ,
Noyés dans des rouleaux d’écrans publicitaires.
Depuis l’embarcadère aux murs battus de tags,
L'écho vif d'un sifflet retentit dans le hall.
Un long convoi s’élance et longe en file indienne
Ces étroits talus verts où pousse en contrebas
Un jardin zen jonché de ballast et de pierres.
De pylône en pylône, à travers la campagne,
L’énergie fluide abonde et gagne en bout de course
Contre un train qu’elle anime en courant continu.
 

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