Sente débordée de murs
La rue sort tout droit d'un chemin de terre
En lignes brisées dans la chair des quartiers
Son trajet dans les ruelles nul et vivace s'enroule autour des maisons fraîches
Et tout immense qu'il soit
Dans le pourri des caniveaux
De provocants pâtés d'immeubles font saillir leurs arêtes butées d'angles
La maçonnerie s'évase en lignes rigoureuses
Dans un sillage de bitume
De culs-de-sac et de venelles
Si l'espace est linéaire tout du moins tourne en rond
Après la pluie
L'impur se mêle à l'eau
Contourne et suit le quadrillage
En plomb noir des égouts
Souvenir puissant des villes
L'architecture piquée d'automatismes
Donne à chaque rue sa route et son trottoir
Des garrots de files d'attente le long des pavillons
Vers ses travaux de voirie
Parfois
Quelques pavés mal roulés par l'usure
Une suie sèche et volatile
Fomentée dans les toux grasses
La rue tracte un ciel de zinc
Par-dessus tous les centres commerciaux
Plus hauts que les églises
L'étau contraint ses bas-côtés
jugule
De bout en bout
jusqu'à l'infime
Le peuplement resserré
Sur ses routines
Qui
giclent
Hue !
Les vieux chemins ont la boue dure À l'impératif ruez !